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Sénatoriales : après les critiques du PCR, le PS fait bloc derrière Michel Vergoz


Politique
Mardi 7 Juin 2011

"Témoignages" a maintenu, hier et aujourd'hui ses critiques contre Michel Vergoz, probable tête de liste PS aux sénatoriales de septembre. Ce positionnement communiste a un effet sans doute : les socialistes manifestent leur solidarité à Michel Vergoz. Va-t-on vers un autre conflit PCR - PS ?


Le titre de Témoignages d'aujourd'hui est également sans équivoque : "Michel Vergoz candidat aux sénatoriales, pour quoi faire ?" Après avoir écrit que le chef de file du PS à la Région Réunion, est "le principal allié de l'UMP", J.B met en doute l'opportunité de la candidature du socialiste de Sainte-Rose. Et l'on reparle aussi de la division PS - PCR aux Régionales de 2004 et 2010.

C'est désormais des tirs nourris des communistes contre Michel Vergoz. Depuis samedi, "Témoignages" relaye l'état d'esprit du PCR à l'encontre de la tête de liste socialiste aux Régionales de 2004 et 2010. Hier matin, le quotidien du PCR a publié un autre article contre Michel Vergoz.

Et en fin de journée, sur les ondes de Réunion 1ère, dans l'émission politique de Sophie Pierson, "Devant La Réunion", Manuel Marchal a mis en doute la loyauté de Michel Vergoz vis-à-vis de son parti, si le conseiller régional socialiste est élu au Sénat. La stratégie du PCR se précise : décrédibiliser Michel Vergoz aux yeux des socialistes et de son parti.

Cette stratégie est une erreur. Le PCR semble vouloir ignorer un fait : la division de la gauche aux Régionales de 2010, est la conséquence directe de la désunion de cette même gauche en 2004. Et, le PCR a tort de faire référence aux Régionales de 2004. "Les socialistes n'ont jamais oublié l'épisode de Bœuf mort". 

Pour rappel, au lendemain du premier tour des élections régionales de 2004, plusieurs dirigeants socialistes se sont déplacés à La Possession, à Bœuf mort. Ce soir-là, Paul Vergès n'a pas accepté leurs propositions de liste d'union pour le second tour. Ce refus et la façon dont cela s'est passé, ont été vécus comme une humiliation par le PS.

Ce qui est devenu le "syndrome de Bœuf mort", un coup vache en somme, a beaucoup pesé lors du second tour des Régionales 2010. Ils ont été quatre à décider s'il devait y avoir union ou pas : Gilbert Annette, premier secrétaire fédéral du PS, Patrick Lebreton, Michel Vergoz et Jean-Claude Fruteau. "Nous savions que notre décision unanime ferait perdre l'Alliance. Nous l'assumons".

J.B a en partie raison quand il écrit ce matin dans "Témoignages" : "Il est un argument qui revient constamment chez Michel Vergoz pour expliquer aux militants socialistes les raisons de son aide à la victoire de Didier Robert, en 2010 : effacer la défaite socialiste aux Régionales de 2004, voire "l’humiliation" qui en a suivi…"

Aussi, il y a une question qui s'impose : le PCR règle-t-il ses comptes avec Michel Vergoz ou avec le PS ? A regarder de près la méthode utilisée, il est évident que le PCR utilise le prétexte Michel Vergoz pour s'en prendre au PS, un de ses alliés au Conseil général. N'oublions qu'en dehors du palais de La Source, le PS et le PCR sont à nouveau concurrents. Cette fois-ci, c'est pour les Sénatoriales…

Jismy Ramoudou


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